Héloïse PÉGOURIÉ

Chaque année, je m’implique dans les collèges auprès des jeunes lors de la semaine olympique qui promeut le sport. Durant 3 jours, j’anime des ateliers qui mettent en action différentes disciplines sportives en incluant le handisport. Par exemple, nous jouons tous au foot les yeux bandés.

À la fin de la semaine, je crapahute le mont Faron avec une classe entière tout en échangeant sur les valeurs et les bienfaits du sport. Je me retrouve souvent en queue de peloton afin d’aider les élèves en difficultés et pour partager avec eux leurs difficultés à accéder ou à pratiquer un sport. D’ado à ado, nous avons les mêmes mots et donc trouvons des solutions. C’est ma petite pierre à l’édifice.

Il est très important que cette valeur soit mise en avant chez les plus jeunes. Car si à la base nous respectons la parité et sommes éduqués avec cette valeur alors plus tard dans la vie du quotidien et dans le travail, il y aura moins de problème. Dans le kitesurf, la parité est très respectée. Homme ou femme, nous avons le même parcours de régate, le même matériel, etc…petit bémol sur le montant du chèque en cas de victoire. Les hommes gagnent plus que les femmes. Même en France !

Le spectacle de la régate en kitesurf est identique. D’ailleurs, sur le parcours les riders-euses se ressemblent tous car nous sommes saucissonnés dans des combinaisons Néoprène avec un casque sur la tête et un dossard sur le dos. Je vous mets au défi de savoir si c’est un homme ou une femme à condition qu’il n’y ait pas de queue de cheval qui dépasse. 

Je suis très soucieuse de mettre en lumière mes engagements, en incitant à participer collectivement au ramassage des déchets sur les plages lors des compétitions en maintenant une bio-diversité qui se veut durable et en responsabilisant toutes les personnes présentes sur les évènements sportifs en insufflant bienveillance et respect de notre faune marine.

Ainsi à chaque fin de compétition, je ramasse les déchets laissés sur la plage, et je vais aussi à la rencontre de la population pour les sensibiliser à ramener leur propres déchets chez eux. Souvent les poubelles en sortie de plage sont pleines à craquer, et avec un petit coup de vent tout s’envole à destination de la mer. C’est terrible. La poubelle devient l’inverse de son rôle.

Les Championnats du Monde de Voile Junior ISAF constituent généralement un tremplin pour les jeunes régatiers qui ont ainsi l’opportunité de se révéler sur la scène internationale. Les anciens champions de ces Mondiaux Juniors sont aujourd’hui présents aux Jeux Olympiques dans toutes les grandes disciplines de la voile. Il était donc important pour moi de participer à cette compétition internationalement reconnue par les plus hautes instances de la voile.

Pour cela, j’ai dû me qualifier lors du championnat du France en prenant la 1ère place que j’ai ensuite confortée avec mon titre de Vice-championne d’Europe Junior.

Ainsi, lors de l’ISAF Youth d’Oman, j’ai ouvert la terre des Jeux Olympiques en kitefoil, puisque c’était la première fois que ma discipline était représentée. En ramenant la médaille de Bronze, je mets un pieds sur le chemin de Paris 2024.

En compétition, nous sommes confrontés par la pollution des océans. Avec nos foils d’un mètre environ, à pleine vitesse, si nous percutons un plastique c’est la chute assurée. Pour ma part, j’ai déjà été sonnée 2/3 bonnes minutes, ce qui m’a fait perdre une course. Mais Les plastiques ne contaminent pas seulement les plages. Ils affectent toute la faune marine. Les animaux se coincent dans les plus grands déchets et confondent le plastique avec de la nourriture que nous ingérons indirectement via la chaîne alimentaire.

À travers ce constat, Il était donc normal que je m’implique (même à petite échelle) dans la réduction des déchets plastiques, en créant mon association, la SKA dont voici l’objet:

Développer la pratique du kitesurf en compétition et tous objets similaires, connexes ou complémentaires ou susceptibles d’en favoriser la réalisation ou le développement, en faisant face à une éco-système qui se veut durable et en responsabilisant les personnes présentent sur le lieu de l’évènement et insuffler par une participation collective visant à développer des actes de civisme et de respect de l’environnement.

Je ne m’arrête pas là, puisque je n’utilise plus les bouteilles d’eau plastiques mises à notre disposition, mais remplie mes gourdes, ne récupère plus les paniers repas (assiette et couverts en plastique) mais prépare ma gamelle, etc…C’est ma petite goutte d’eau pour construire l’océan de demain.

Lors de L’ISAF, nous sommes passés dans le Guinness Book des records sous la houlette du Sultanat d’Oman, pays organisateur de la compétition, pour le plus grande nombre de nations réunies afin de nettoyer les plages où avait lieu l’évènement.